23.07.2021

Article dans Eyeline: Une passion professionnelle qui mène à un musée unique

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Dans la rubrique «apoob & moi», nous mettons un de nos membres à l’honneur. aujourd’hui,
nous laissons parler Jan van Ommeslaeghe, qui a élevé sa passion pour le métier à un niveau supérieur en ouvrant un musée temporaire sur l’histoire de la lunetterie, une expérience unique en belgique.

Quand avez-vous décidé de devenir opticien-optométriste ?

Mes parents avaient un magasin d’optique, mais après mes humanités, j’ai choisi les études d’ingénieur indus- triel. Après 2 ans d’études, j’ai décidé d’aller à l’IORT pour apprendre le métier d’opticien-optométriste. J’y ai d’ailleurs rencontré ma femme Ilse avec qui j’ai repris le magasin lorsque mes parents ont pris leur retraite. Mon père était également passionné par les télescopes et les jumelles et nous avons ouverts il y a quelques années un magasin spé- cialisé en instruments d’optique, Natuurkijkers.be, situé en face de notre magasin.

Pourquoi trouvez-vous important d’être membre de l’APOOB?

L’APOOB défend nos intérêts afin que nous, les opticiens-op- tométristes, ayons une voix auprès des différentes ins- tances, lorsqu’il s’agit par exemple de la reconnaissance professionnelle, des mesures corona, des nomenclatures INAMI. Notre métier est tellement polyvalent: il y a le côté médical, mais il faut aussi suivre la mode et les tendances, on est des prestataires de soins, mais aussi des techniciens. Notre travail consiste surtout à trouver les bonnes solu- tions pour nos clients. C’est exactement pourquoi il est important d’être soutenu par l’association professionnelle, afin que nous puissions nous concentrer principalement sur nos clients.

D’où l’idée d’ouvrir un musée de la lunette ?

Tout a commencé avec l’événement annuel «Winterwar- mte» des commerçants locaux à Audenarde. Dans les édi- tions récentes, nous avions déjà réalisé par exemple des œuvres d’art avec des verres de lunettes avec l’académie, montré comment les verres de lunettes sont meulées, etc. Nous étions à la recherche d’une nouvelle idée.

Mon père avait déjà une petite collection d’anciennes lunettes. De plus, il y a aussi la relation entre la ville d’Au- denarde et les lunettes, vu que depuis le Moyen-Âge des lunettes sont représentées sur les armoiries de notre ville. C’est ainsi qu’est née l’idée d’un musée, qui s’est avéré être un grand succès. Nous avons eu plus de 2000 visiteurs. En raison de ce succès, nous avons créé l’année suivante l’ex- position «Les lunettes dans l’art», qui a également été très bien accueilli par le grand public.

Le musée raconte l’histoire de la lunetterie?

En effet, plus de la moitié de la population porte des lunettes, et presque tout le monde porte des lunettes solaires, et pourtant presque personne ne connaît l’histoire de la lunetterie, une histoire très longue et fascinante d’ail- leurs. Les lunettes existent depuis le 12ème siècle, lorsque les moines italiens malvoyants utilisaient une pierre de lec- ture comme loupe pour pouvoir continuer à lire leurs livres en vieillissant. Ces pierres de lecture ont été fabriquées de cristal «Beryl», d’où le nom «bril» en néerlandais. Vers 1285, près de Venise, ils ont eu l’idée de placer 2 pierres de lecture dans des montures en bois ou en corne, qu’ils ont reliées avec un rivet afin de garder les lunettes à rivets devant leurs yeux. On retrouve l’image la plus ancienne de ces lunettes dans une fresque de 1352 dans une église de Tré- vise, en Italie. Les lunettes se sont répandues grâce à l’im- primerie, de plus en plus de gens ont commencé à lire et les lunettes étaient donc de plus en plus nécessaires. Dans notre exposition, vous pouvez voir des reproductions d’un grand nombre d’œuvres d’art historiques où des lunettes sont représentées.

Comment les lunettes sont-elles devenues le symbole de la ville d’Audenarde ?

C’est une ancienne légende qui remonte à Charles Quint qui venait visiter Audenarde. Cependant, le garde de la ville qui était à l’affût, Hanske De Krijger, ne l’avait pas vu arriver parce que selon la légende, il s’était endormi après avoir bu trop de bière locale. C’est alors que Charles Quint aurait ordonné à la ville comme « punition » de placer sur les armoiries soit un bonnet de nuit soit des lunettes, et heureusement, ils ont opté pour les lunettes. C’est une belle légende, mais la vérité est que « les lunettes » représentent la lettre gothique « A » de « Audenaerde », dans laquelle on reconnaît des lunettes. C’est ce symbole qu’on retrouve aussi sur l’argenterie et les tapisseries.

Vous pensez continuer le musée ?

C’est mon rêve d’avoir notre propre musée permanent de la lunette en Belgique, tout comme il y en a un à Amsterdam, à Londres, en Allemagne et au Japon. Il y a tellement de choses à raconter sur les lunettes, sur la façon dont la mode a évolué, sur les différents matériaux à partir desquels les lunettes sont fabriquées, comme la tortue ou la baleine. Et saviez-vous que les lunettes d’aviateurs ont été fabriquées par Bausch & Lomb à la demande de l’armée américaine à la fin des années 1930 ? L’histoire de la lunette est donc loin d’être racontée.

Avez-vous d’anciennes lunettes en votre possession et souhaitez-vous éventuellement les prêter pour les exposer dans le futur musée de la lunette ?
N’hésitez pas à contacter Jan Van Ommeslaeghe par mail : optiek@vanommeslaeghe.be

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Jan Van Ommeslaeghe

  • Possède un magasin d’optique à Audenarde avec sa femme Ilse depuis plus de 25 ans
  • Possède également un magasin spécialisé en téles- copes et jumelles Natuurkijkers.be
  • A poursuivi le travail de ses parents
  • A ouvert en 2018 un musée de la lunette temporaire qui a accueilli plus de 2 000 visiteurs
  • Est membre de l’APOOB depuis de nombreuses années
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